Sexualité
« Le sexe est le plaisir le plus haut. D’ou venons-nous ? Du frisson de plaisir de l’union des sexes. Il nous faut apprécier ces plaisirs car ils nous nourrissent intimement. La faim n’est pas seulement physique. Il n’y a pas qu’un seul type de nourriture. La faim de sexe existe aussi, et c’est même la plus puissante. C’est la faim primordiale qui assure la continuité de la Vie, la reproduction. Et il faut la nourrir, c’est naturel. Il suffit de regarder la puissance que dégagent les animaux en rut. Cette énergie a besoin de s’exprimer. L’atteinte des sommets du plaisir sexuel est le plus haut des yogas. La jouissance qui est la source de toute création. Il faut s’entrainer, connaitre les postures, les stimulations, et acquérir de la force et de l’endurance.
Pourquoi s’entrainer ? Parce que la jouissance doit être égale, unifiée, entre les partenaires. Selon une étude scientifique, et c’est bien connu, les femmes seraient sept fois plus réceptives au plaisir sexuel que les hommes. Leur faim sexuelle est en proportion. Les hommes sont vite rassasiés. C’est pourquoi ils doivent travailler la force et l’endurance. Les femmes quant à elles ont tendance à laisser leurs besoins sexuels de côté, à les ignorer. Cela peut provoquer une lassitude dont elles ne comprennent pas la raison, des états dépressifs, une baisse d’énergie générale. Elles doivent de leur côté apprendre à reconnaître ces besoins.
Quand la sexualité est ignorée, sous-estimée ou mal nourrie, un stress physique s’accumule et l’énergie générale du système s’en trouve bloquée. Normalement l’énergie du corps circule en boucles (haut/bas, gauche/droite). Si le flot est régulier, sans résistance, naturel, la santé est parfaite. Alors le bonheur suit car l’Energie, ou la Nature, et la Conscience, ou Dieu, sont une seule et même chose, les deux faces d’un même principe. Quand l’énergie circule librement l’esprit est heureux, en paix. C’est pourquoi il faut être a l’écoute des besoins énergétiques comme la sexualité (la faim, le sommeil…) et apprendre à les nourrir.
La faim sexuelle est subtile, c’est pourquoi elle est difficile à reconnaître. Mais on peut tout de même remarquer que quand elle est proprement nourrie l’esprit est apaisé et le besoin de chercher des satisfactions sensorielles dans le monde extérieur disparait. »
Education sexuelle
« L’éducation sexuelle est très importante. Elle devrait être dispensée partout dans le monde, sans distinction de culture, caste, classe sociale, dès le passage à l’adolescence et à la maturité sexuelle. On devrait y apprendre que la sexualité est un besoin naturel simple et qu’il engendre du plaisir ; qu’il faut apprendre à le nourrir, en accord et dans le respect de ses partenaires. Alors il faudrait enseigner les règles d’hygiène et de contraception qui permettrons aux jeunes adultes de découvrir les joies de la sexualité en toute sécurité. Ainsi que les stimulations, postures, baisers, caresses… et faire comprendre que la conception est une partie seulement d’un tout plus vaste qu’est la sexualité. Car cette dernière est l’expression du jaillissement de la vie.
Périodiquement les deux pôles de la création (masculin/feminin) ont besoin de se réunir par ce processus. Et c’est seulement par la maîtrise de la jouissance sexuelle des deux partenaires que la conception d’un nouvel être peut prendre toute sa dimension de joie. Cette expression de joie sera présente une nouvelle fois quand l’enfant naîtra. Car c’est là l’essence de toute création : joie, jouissance, félicité.
De même, l’éducation devrait être mixte. Pourquoi séparer garçons et filles ? Cette séparation n’est pas naturelle. Nous devons leur apprendre qu’ils sont un, les deux pôles d’un aimant. Nous devrions les éduquer pour qu’ils comprennent, et non leur dire de faire ceci ou cela. Aucun sujet ne devrait être tabou. Il faut pouvoir parler de tout. Nous devrions seulement les guider afin qu’ils comprennent ce qui est bon pour eux-mêmes et respectent aussi les autres. Car chacun adopte des méthodes différentes pour satisfaire sa faim sexuelle. »
Célibat
« Certains arguent que le célibat est nécessaire pour une vie spirituelle accomplie. Mais dans la nature il y a toujours deux opposés. On ne peut extirper le lait du lait, l’eau de l’eau. Nous sommes fait de sexe alors comment pourrions nous l’extirper de nous même? C’est impossible. L’univers était Un, au moment du Big Bang, puis il a été séparé en deux pour la naissance des créatures. Il n’existe aucun moyen de garder ces deux pôles séparés l’un de l’autre, ils sont comme des aimants. Même chez les nuages il y a le positif et le négatif, qui lorsqu’ils se rencontrent font naître une énergie, l’éclair.
Mais les humains sont différents des animaux. Le sexe est dans notre tête, nous avons le contrôle sur nos instincts, et si notre esprit est puissant nous pouvons l’arrêter.
Par ailleurs, dans un couple épanoui, si nous sommes vraiment connectés l’un à l’autre nous ne devrions pas être attirés par d’autres personnes, ou alors seulement l’espace de quelques instants.
Mais dans tous les cas, le célibat véritable, ou la fidélité dans le couple, devraient être des conséquences naturelles, non forcées, d’une maturité acquise dans l’expérience sexuelle. »
Entretien avec Kailash Nath Sharma • Mars 2008
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